En mars, pour la première fois de l’année, certaines banques ont remonté les taux de crédit immobilier affichés dans leur barème, de 0,10 % en moyenne. Pour autant, ce mouvement est loin d’être généralisé : dans une grande banque nationale, la remontée ne concerne que les moins bons profils, et d’autres établissements ont continué à baisser leurs taux ou les ont laissés stables. Faut-il craindre une remontée des taux pour les ventes immobilières à Montgeron ?
« En mars, on note quelques remontées de taux affichées dans certaines banques et pour certains profils… Pour autant rien n’indique que ce soit le début d’un mouvement de remontées pour l’instant. En effet, les banques ont des objectifs de production de crédit élevés dans un marché moins dynamique qu’il ne l’était avant le confinement ce qui devrait les inciter à continuer à proposer des taux attractifs pour capter de nouveaux clients avec même des réductions de taux qui peuvent encore être proches des records pour les meilleurs profils ! », constate Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Dans le sillage de la remontée des taux d’emprunt d’État en février…
Ces hausses de taux interviennent dans le sillage de la remontée des taux d’emprunt d’État à 10 ans (OAT 10 ans) passés de -0,3 fin janvier à 0,02 % fin février, 1er retour symbolique en territoire positif depuis juin 2020. Dans plusieurs pays, que ce soit aux États-Unis ou en Allemagne, les perspectives de reprise économique pouvant s’accompagner d’un retour de l’inflation à court ou moyen terme conduisent à une hausse des taux d’emprunt d’État.
« Les banques disposent de liquidités actuellement très importantes qu’elles ont la nécessité de placer. Le faire auprès de la Banque centrale européenne est sans risque, mais représente un coût, car le taux de dépôt est négatif à -0,5%. Elles préfèrent donc placer leurs liquidités en prêtant aux particuliers d’autant que malgré le contexte économique, à ce jour, le taux de défaut sur les crédits immobiliers reste faible, même si la rentabilité, à ce niveau de taux, l’est aussi. Mais tant qu’il n’y aura pas de placement offrant un meilleur couple rendement/risque que le crédit immobilier, les banques auront la même stratégie : une politique offensive sur le crédit immobilier qui les conduira à maintenir des taux attractifs, notamment sur les meilleurs profils, les moins risqués », analyse Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
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